L’AVOIX DE SON MAÎTRE

Protocole et principe d'installation

 

Phase / Opposition de Phase

Recherche - Projet non-abouti

Détournement du projet initial

 

Phase/Opposition de Phase

 

Mon protocole de diffusion concernant mes pièces sur la saturation aurait trouvé avec ce phénomène physique une forme qui m’intéresse au plus haut point - La superposition tend à l’annulation tout comme la répétition rend commun et la saturation inaudible ou invisible.

 

Mes saturations de l’espace sonore sont passées à côté d’une application tangible dont on aurait pu faire l’expérience. L’idée aurait même pu être appliquée à la voix humaine. En effet renvoyer en opposition de phase, et en un rapport immédiat, la voix du locuteur, aurait pu dans l’absolu annuler toute forme de discours au seuil même des lèvres.

 

Étant donné qu’il m’est apparu presque (et même totalement) impossible de mettre en œuvre ma pièce (PHASE/HORS PHASE) dans un espace commun, dans un espace acoustique non maîtrisé, je vais devoir abandonner ce projet - ou plus exactement, parce qu’il n’est pas dans ma nature d’abandonner un projet que j’aime, lui donner une autre forme qui concernerait le sens « privatif/ablatif » de mon idée. Cette nouvelle forme, après tout, concerne peut-être davantage, et d’une manière plus pertinente, mon propos. Plutôt que de priver de voix le locuteur en l’assourdissant, en le rendant aphone, il s’agirait plutôt de masquer de silence artificiel, de couvrir concrètement, et désagréablement sans doute, le propos de celui qui tente de parler - l’oppression, certes moins raffinée, et peut-être aussi moins juste, s’appliquerait de manière plus autoritaire et plus « sociale ».

 

[L’AVOIX DE SON MAÎTRE]

 

Il ne s’agit donc plus d’effacer la voix, mais de la recouvrir d’un « bruit blanc » très amplifié qui se déclencherait à chaque prise de parole et qui ne cesserait qu’une fois les armes rendues, la parole abandonnée - le locuteur verrait alors sa volonté de communiquer absolument amputée, recouverte d’une égalité constante de toutes les fréquences - Je pense notamment à Jean-Luc Godard qui dans certains de ses films masque les dialogues importants par le passage d’un avion, d’un train ou d’une voiture - par ce passage social inévitable - c’est la vie qui s’éteint. Ce projet de réduire au silence par le bruit c’est avéré finalement bien plus mortifère.

 

Je ne décrirai pas d’avantage mon protocole technique pour ne pas priver le spectateur de son propre effort d’analyse