À propos de John Cage

Pour piano préparé, piano jouet et bande

07.05.2007

[19’01”]

 

Il est bien question ici d’une [re]traduction. Mais d’une

[re]traduction personnelle et singulièrement libre de l’Œuvre pour piano-préparé et piano-jouet de John Cage (1912-1992).

Cette pièce est ma traduction, mais dans la même langue et presque la même syntaxe que celle de son auteur, de ces œuvres-ci. Œuvres, pourtant achevées, sur lesquelles j’ai souhaité réintervenir, autant comme compositeur que comme remodeleur de «sculptures-sonores-concrètes», d’autoportraits, de ready-made altérés, modifiés, signés puis resignés. Ce très long travail d’écoute, d’analyse, de montage est aussi un effort de mémoire.

Un effort terrible qui me permettait durant la composition de la pièce, de reconstituer, à partir de quelques notes, d’une bribe, d’un silence où résonne encore un accord, une phrase complète, la sonate entière, comme autant de grains de sable que la mémoire m’offrait de replacer très précisément sur la plage d’où le vent les aurait arrachés.

Effort qu’un « public préparé » devrait faire également (je reviendrai sur cette notion plus loin). L’effort de « reconnaître », de déconstruire à son tour pour «apprécier», suivre du doigt,

plus ou moins certainement,

les ficelles du compositeur et les cordes du recompositeur.

 

« It was as though I was walking along the beach finding shells I liked. Having those preparations and playing with them on the keyboard in an improvisatory way, I found melodies and combinations of sounds that worked with the structure »

-John Cage-